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Biographie:

Il vous est donné de rares occasions dans la vie d'être acteur d’un tel événement.

Osez et Offrez-vous cette parenthèse d'exception, ce temps de ressourcement et d'étonnement.

Laissez-vous aller aux mains d'un biographe certifié pour écrire un livre qui a un avenir, le vôtre !

Extraits de biographies que j'ai retranscrits:

« Notre grande maison de ville, la plus haute du village, se détachait dans un brouillard pénétrant et lugubre qui la rendait inquiétante; tantôt je la baptisais la maison de Frankenstein et parfois selon l'atmosphère crépusculaire et hitchcockienne je m'attendais à voir apparaître Anthony Perkins dans « psychose Â», le regard fou, en robe de chambre ventousée à la peau et brandissant son couteau.

C'est alors que ma mère apparaissait sur le palier coiffée de son éternel bonnet de laine, un cache-misère qui ne la quittait pas l'hiver; le coiffeur c'était pour les grandes occasions; puis on s'embrassait sans s'attarder, je fuyais le contact de sa salive sur ma joue. Adulte j'ai longtemps conservé ce réflexe de petite fille d'essuyer furtivement cette sécrétion de peur qu'elle n'imprègne ma peau. Â»

« Lorsque mes parents se disputaient j'avais pris l'habitude de m'isoler dans les toilettes de la maison, une chambre froide de deux mètres carrés, sans radiateur. Les disputes en hiver étaient inconfortables. Ne rien entendre...pour cela j'avais une technique. Tout en bouchant mes oreilles je faisais vibrer un doigt à l'intérieur pour brouiller les sons, déformer les uppercuts de mots entre mes parents et je me concentrais sur les petits carreaux au sol en forme de mosaïque; je comptais les intervalles entre les différentes couleurs et m'étonnais toujours de leur disposition parfaite.

Dans l'incertitude d'un retour à la normale, je préférais rester plus d'une heure les fesses engourdies dans ce sas de protection alors que la dispute pouvait durer dix minutes. Après l'étude des carreaux venait le temps des prières; les toilettes devenaient mon confessionnal; je m'imposais une dizaine de Notre Père et un peu moins de Je vous salue Marie. Mais celle que je récitais avec ferveur c'était Â« Mon Dieu faites que çà finisse Â». Je n'osais pas déboucher mes oreilles trop tôt, je voulais m'assurer qu'il n'y aurait pas de soubresauts, que le silence serait total...un silence de mort.

Et puis je finissais par me redresser et à retrouver la maitrise de mon corps courbatu. J'ouvrais doucement la porte des toilettes...pas un bruit...je rejoignais le salon remplie d'une émotion tue. Ils étaient là, encore ébranlés mais vivants Â».

« Anne avait choisi de me retrouver en Bretagne, chez mon père, lieu qu'elle affectionnait pour y avoir séjourné lorsque nous étions toutes deux en terminale. Je me souviens qu'à l'issue de son unique séjour, la porte à peine close, ma mère m'avait jeté à la figure : Â« Ne me ramène plus de fille de bicot à la maison Â». Elle parlait de ma meilleure amie.

Perdue de vue, trente-cinq ans d'absence, l'ardent espoir des retrouvailles! Faire bonne impression, choisir une tenue seyante, amincissante, colorée, rien qui puisse trahir ces années. Se retrouver Â« comme avant Â», se préparer comme à un premier rendez-vous galant avec la peur de décevoir. Désir de plaire, de surprendre, de jouir de son étonnement lorsqu'elle dirait Â« c'est incroyable, tu n'as pas changé Â» et faire semblant d'y croire. Remonter le temps et vivre intensément cette pathétique illusion.

Un moteur qui s’éteint, une portière qui claque, le cÅ“ur qui s'emballe, je suis dehors à sa rencontre. Pas un mot, l'émotion d'une longue étreinte. Oublié le paraître. On se respire. Coco Chanel flirte avec Yves St Laurent. Un pur instant d'extase. Â».

« Dans ma famille mes parents donnaient des conseils, il fallait réfléchir avant d'agir et se comporter en adulte; Enfants nous n'avons jamais été brisés dans nos orientations. 

Dès l’âge de onze ans j'ai eu des doutes sur mon orientation...j'avais une attirance pour les garçons sans pouvoir mettre des mots sur ce qui se passait. J'avais aussi des copines; adolescent j'étais amoureux d'une fille. On restait pendant des heures dans sa chambre à se faire des câlins mais on n'allait pas plus loin à cause des coutumes en Iran. A l'université on se faisait des bisous avec les garçons, certains faisaient plus que des bisous...on ne déclarait pas notre homosexualité, c'était réprimé à l'époque. Cela ne se voyait pas physiquement que j'étais homosexuel mais je ne pouvais pas tricher sur ma nature et mes sentiments. Tout était caché...une cachoterie totale! Ça se passait la nuit dans ma chambre fermée à clef avec une chaise derrière la porte pour bloquer l'ouverture. Je n'ai jamais été dénoncé pour mon homosexualité mais pour ma conversion au christianisme...

Je me savais surveillé. Un agent des services secrets est sorti de sa cachette et m'a fait ouvrir ma valise. Elle contenait une quarantaine de petites bibles.

- Pourquoi ces livres?

- Pour étudier

- Pourquoi, vous êtes chrétien?

- Oui

- Comment çà se fait?

- Comme çà.

Cela n'était pas la première fois que ma famille ou moi-même étions convoqués par les services secrets; j'étais contre la guerre, contre les pertes humaines, contre le régime. J'avais trouvé refuge dans le christianisme...j'avais trouvé une rivière de pensée...

Pendant deux ans j'ai vécu en cachette me méfiant de tout...une vie d'errance dans Téhéran et ses environs. J'ai été hébergé par des amis et j'ai coupé les contacts avec mes collègues de travail. J'ai réussi à rejoindre la Turquie clandestinement avec ma sœur et ses deux enfants. Nous avons versé treize mille dollars au passeur qui devait assurer notre voyage jusqu'en France. Nous lui avons confié toutes nos affaires pour passer la frontière: tapis, Rolex, chaines...et tout a disparu.

Une sÅ“ur déjà installée en France m'a envoyé de l'argent. Ma mère avant de quitter l'Iran m'avait donné cents dollars cousus dans un slip que je portais tous les jours; démunis nous sommes restés dix mois en Turquie au lieu d'une semaine; nous attendions le bon moment pour nous enfuir... Â»

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